Bébé et l’allergie au lait de vache
3 % des nouveau-nés développent une allergie au lait de vache. Elle se manifeste principalement chez les bébés nourris au biberon. Logique : l’essentiel de l’alimentation pour nourrissons est à base de lait de vache. Vous allaitez et vous consommez des laitages de vache ? Attention, bébé n’est pas à l’abri d’une réaction allergique ! |
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Causes de l’allergie au lait de vache Le canal de l’estomac et de l’intestin n’est pas encore bien développé chez les nouveau-nés. Conséquence : les aliments ne sont pas encore bien digérés. Des protéines intactes partielles ou complètes pénètrent alors directement dans le corps. Rassurez-vous : il n’y a aucun danger pour la majorité des enfants ! Mais chez ceux qui souffrent d’une allergie, le système immunitaire agit trop violemment sur certaines protéines non digérées qui traversent la paroi intestinale et qui sont ensuite identifiées comme substances dangereuses. Résultat : bébé fait une réaction allergique.
L’allaitement et l’allergie au lait de vache Le lait maternel est et reste la meilleure alimentation pour bébé. Mais attention, un enfant allaité n’est pas nécessairement à l’abri d’une allergie au lait de vache. Les composants de l’alimentation de maman pénètrent aussi directement chez bébé. Votre petit bout est sensible aux allergies ? Alors, n’hésitez pas à l’allaiter. Le lait maternel contient des antigènes qui rendent inoffensifs les allergènes déjà présents dans l’intestin, tout en protégeant la paroi intestinale contre les inflammations. Le lait maternel contient, en outre, des substances capables de stimuler la digestion et la dissolution des protéines. Autre avantage non négligeable : il accélère la maturation de l’intestin.
Douleurs Une allergie au lait de vache peut se manifester à travers différentes douleurs qui débutent généralement lors des 3 premiers mois. Ils peuvent apparaître séparément ou se combiner, de quelques minutes après le repas jusqu’à 1 à 2 jours plus tard.
- Maux d’estomac et d’intestin : ils vont souvent de pair avec de violentes crises de larmes. Les bébés qui souffrent d’une allergie au lait de vache pleurent donc beaucoup. Le ventre de votre petit bout est tendu, il lève ses jambes, il est agité et difficile à consoler et il présente un schéma de sommeil très instable. Il est aussi souvent question de diarrhées ou de constipation, de sang dans les selles, de reflux ou de vomissements. Bébé refuse de manger, boit très peu et est confronté à un retard de croissance. Sachez toutefois que les crampes intestinales sont très fréquentes chez les nouveau-nés, elles n’indiquent pas nécessairement une allergie au lait de vache.
- Des affections cutanées comme de l’eczéma sur le visage et sur les joues. Des plaques rouges peuvent aussi apparaître plus tard sur les bras, dans le cou et la nuque et dans le creux des coudes et des genoux. Bébé peut alors souffrir de démangeaisons, d’éruptions autour de la bouche, d’urticaire et d’angio-œdème, d’un gonflement des lèvres par exemple ou des paupières dus à la rétention d’eau.
- Problèmes des voies respiratoires : une réaction allergique déclenche une sensation d’oppression. Les enfants allergiques souffrent souvent d’un rhume persistant, ont les yeux larmoyants et qui démangent, une otite et des éternuements. Ils toussent sans cesse et ont des difficultés à respirer après le repas. La fièvre peut également être le symptôme d’une allergie.
Comment vous assurer que bébé souffre bien d’une allergie au lait de vache ? Un régime d’élimination suivi d’un test de provocation vous permettra de savoir avec certitude si votre petit bout souffre d’une allergie au lait de vache. L’objectif de ce régime est d’éliminer les produits laitiers de vache de l’alimentation de votre enfant pendant 4 à 6 semaines puis de les réintroduire. Demandez conseil à votre pédiatre.
- Vous allaitez ? Evitez alors de manger des laitages de vache ou des produits à base de lait de vache pendant quelques semaines.
- Vous donnez le biberon ? Passez à des biberons hypoallergéniques. Ce lait contient moins de protéines de lait de vache, qui ne sont plus reconnues par le corps. Les protéines sont alors prédigérées normalement. Plus le degré d’hydrolisation est élevé, plus le poids des molécules sera faible et moins bébé court de risque de développer une réaction allergique. On conseille souvent un hydrolysat de lactosérum, car il s’approche le plus du lait maternel.
L’élimination doit être maintenue pendant au moins quatre semaines, voire six semaines en cas d’eczéma. Si les douleurs diminuent ou disparaissent et qu’elles réapparaissent lors de la réintroduction (provocation) de produits laitiers sous surveillance médicale, vous pouvez être certaine que bébé souffre d’une allergie au lait de vache. Ce n’est pas le cas ? Il vous faudra alors chercher une autre cause au mal-être de votre petit bout.
Lait de chèvre ou lait de soja : une bonne alternative ? Il est déconseillé de donner des biberons à base de soja. Il y a en effet de grandes chances que bébé développe également une allergie au soja. N’introduisez le lait de soja qu’après 9 mois à un an. Oubliez aussi le lait de chèvre. Les protéines contenues dans le lait de chèvre s’apparentent de près aux protéines du lait de vache. Le corps peut alors aussi détecter ces protéines et développer une réaction allergique.
Conclusion De nombreux enfants surmontent leur allergie alimentaire vers l’âge de 4 à 5 ans. Ils peuvent alors boire du lait de vache sans aucun problème. L’allergie au lait de vache peut également être la manifestation précoce d’autres allergies qui surviendront plus tard, comme le rhume des foins ou l’asthme. Mais pas de panique, ce n’est pas toujours le cas. L’essentiel est de limiter les allergènes au strict minimum.
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